Le cycle et ses mystères
Lorsque l’on aborde la notion de cycle menstruel, elle se confronte à ce que nous nous représentons mentalement, ce que nous avons intégré comme image, ce que notre expérience et celles des femmes qui nous ont élevé nous ont enseigné.
Il y a également de par notre histoire collective des croyances qui sont véhiculées depuis des siècles voire des millénaires sur cette particularité féminine et qui conditionnent notre rapport à notre propre corps et ses caractéristiques et aussi à sa sexualité puisque la menstruation fait partie intégrante de la sexualité féminine au même titre que l’accouchement, la ménopause.
Lorsque l’on aborde la notion de cycle menstruel, nous contactons, malgré nous, les représentations de chacune ainsi que les mots qui sont engrammés dans nos inconscients, nos cellules, nos cerveaux.
Dans notre histoire collective nous pouvons retrouver des termes comme « honte, rejet, dégoût, pêché, impureté, interdit, contamination » associés aux menstruations.
Quels impacts inconscients peuvent-ils bien avoir sur le fait d’être une femme, de se vivre et de vibrer femme dans toutes ses dimensions ?
Dans notre histoire de société judéo-chétienne, nous pouvons retrouver des croyances populaires et/liées aux pratiques religieuses telles que :
– L’interdit de relations sexuelles car la femme est à ce moment considérée comme impure,
– L’interdit de pratique religieuse car impure et indigne d’entrer dans un lieu de culte, de prier et toucher des objets religieux,
– L’interdit de toucher les aliments au risque de les contaminer,
La superstition qui veut qu’une femme menstruée qui enfreint les règles concernant la menstruation a le pouvoir d’apporter une épidémie dans la communauté, de provoquer une mauvaise récolte, de donner naissance à un lépreux ou un enfant handicapé. Les enfants roux portent sur leur chevelure la marque de la relation sexuelle pendant les menstrues…
A une époque où nous avons l’impression ou l’illusion de nous être affranchies des tabous et des limitations sur l’expression de notre sexualité, nous devons faire en sorte que ces écoulements n’existent pas ( tampons, contraceptions qui arrêtent les règles ).
Nos vies de femmes modernes ( actives, travaillant, parfois sportives de haut niveau ) font que ce cycle est relégué au rang des indésirables qui ne tombent jamais au bon moment, qui fait mal et qui empêche 1 performance que l’on voudrait quotidienne et linéaire. La présence de SPM ( Symptômes Pré Menstruels ) pousse à consulter et à devenir dépendant de la chimie pour éviter de traiter le sujet. On camoufle, on passe sous silence des messages de ces corps qui portent en eux le poids de cet oubli, de cette maltraitance qui a été physique pendant des siècles et qui est maintenant devenue plus sournoise et psychologique.
Il y a d’une côté une guerre silencieuse qui a été déclarée contre la femme et sa sexualité. La dépossession de nos sensations, de nos ressentis, de la mise au monde de nos bébés a conduit à ce que nous observons aujourd’hui. Des femmes qui sont devenues leur propre bourreau en ayant intégrés des mensonges maintes fois répétés comme une vérité indiscutable. On ne parle pas de menstruations, si ce n’est de manière scientifique avec son médecin ou sa gynécologue. On parle d’hormones, on évalue, on quantifie, on supprime, on contrôle, on subit ) mais on ne parle pas de ses fluctuations émotionnelles, de ses crampes, de ses hémorragies, de ses absences de règles ou de ses dysfonctionnements qui perturbent une conception…
On ne parle pas des règles. On parle du premier baiser, de la première fois, des premiers émois, mais ça s’arrête là.
Il a de l’autre côté des femmes qui veulent se vivre autrement, qui veulent changer de croyances et qui veulent découvrir ce qui se cache derrière cet aspect de leur féminité qui a fait l’objet de tant de haine et de rejet.
Il y a des femmes qui se rapprochent des enseignements de sociétés traditionnelles comme amérindiennes pour remettre en question leur croyance et accepter de regarder différemment le sujet.
Il y a des femmes qui s’élèvent d’un bout à l’autre de la planète pour clamer de nouvelles normes, de nouveaux regards pour elles et les générations à venir.
Elles s’éduquent, elles se réunissent et elles brisent les tabous et les croyances limitantes dans lesquelles elles ont grandi mais dans lesquels elles ne se retrouvent plus.
Elles amènent de la conscience et de la bienveillance sur ce passé et cet oubli et transforment, pas à pas, leur vécu et expérience.
Elles reprennent le pouvoir sur leur vie et leur corps, leur souveraineté à choisir pour et par elle-même ce qui est bon et juste.
Dans la paix avec leur histoire et avec l’homme, elles construisent de nouvelles normes pour leurs relations avec leurs partenaires, l’éducation de leurs enfants fille et garçons, leurs impacts en tant que citoyenne de ce monde.
Elles font des stages, des ateliers, des séminaires, des retraites, se retrouvent entre elles dans des cercles de femmes et des tentes rouges et elles participent à leur niveau à ce changement de conscience collective.
Les grandes énergies du cycle pourraient être résumées dans ces 4 notions :
– Construire et déconstruire
– Avoir et laisser partir
Chaque cycle, nous construisons un nid pendant 2 semaines pour accueillir un éventuel embryon, nous le conservons quelques jours, puis nous le détruisons si la conception n’a pas lieu, pour recommencer le cycle suivant.
Nous portons en nous ces énergies de naissance-croissance-plein potentiel/pleine expression-dégénérescence-mort-renaissance…
2 semaines à construire le nid ( lâcher l’ancien nid/faire peau neuve, création, énergie montante )
Point culminant de l’ovulation 2 semaines pour organiser, trier, ranger, et accueillir le nouveau ( conception : accueil de l’embryon/Pas de conception : destruction de la dentelle utérine avec tout ce qu’elle a emmagasiné depuis sa création )
Que nous soyons blanches, noires, arabes, chrétiennes, hindous, petites, grandes, hormis quelques exceptions ( hystérectomie, grossesse, allaitement, maladies ), nous saignons toutes en moyenne 40 années dans nos vies.
Et pourtant, cet aspect essentiel de la Femme ou de la femelle humaine est un domaine qui est globalement caractérisé par de l’inconfort voire du mal-être en lien avec les tabous et les conditionnements négatifs qui étouffent la menstruation. Le manque d’information, les croyances transmises de générations en générations, la violence qui peut y être associée enferment les femmes dans une souffrance silencieuse qui impacte leurs vies dans tous les domaines et celles de leurs proches.
Les Femmes, à quelques exceptions près, ne se sentent pas bien durant ces années de cycle,
– Entrée douloureuse : irrégulière, sentiment de honte, d’inconfort, d’incompréhension, en lien avec les transformations du corps;
– Années de cycle : avec variation humeur, instabilité émotionnelle, fluctuation dans la libido, SPM, fatigue, tension dans la poitrine, douleurs pelviennes, pertes de connaissance;
– Péri-ménopause : inconfort quasi constant, changement physique, réactions physiques, hémorragies, bouffées de chaleur;
Ce qui handicape lourdement leur vie mais qui sont malheureusement rentrés dans la norme et ne les dégage pas de leurs contraintes, responsabilités, engagements quotidiens.
Pour comprendre pourquoi la femme peut ressentir ces troubles et subir plusieurs de ces symptômes tout au long de sa vie, il faut comprendre à quoi sert le cycle et tout deviendra clair !
Nous avons dit plus haut qu’à chaque cycle, la Femme crée un nid pour accueillir une nouvelle vie. Une fois la conception réalisée, c’est toute la magie de la grossesse qui se met en place. La Femme nourrira en elle, sans effort, un embryon puis un fœtus jusqu’à lui donner naissance.
Alors, lorsqu’il n’y a pas de conception, à quoi peut bien servir ce cycle ?
Les énergies qui servent à l’accueil d’une grossesse peuvent-elles servir à autre chose ?
Comment se réapproprier cette boussole intérieure pour en faire son alliée ?
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