L’appel de la féminité. 

Femme, entends-tu cette voix qui t’invite à plus de sérénité au-dedans de toi ? 

Femme, entends-tu cet élan à rompre avec les douleurs du passé pour écrire une nouvelle histoire ? 

Femme entends-tu les enfants assoiffés de ton amour ? 

Femme, entends-tu cette fougue à transmettre d’autres normes, d’autres codes à tes enfants, aux femmes et hommes qui t’entourent ? 

Femme entends-tu l’appel du plus profond de tes cellules de guérir tes blessures et de te relever, pour toujours ? 

Femme entends-tu le chant de le Terre vibrer dans tes profondeurs ? 

Femme entends-tu ton corps qui ne demande qu’à enfanter tes créations du cœur ? 

Femme entends-tu l’humanité implorer ton réveil ? 

Femme entends-tu la Terre te demander ta contribution pour que les consciences s’éveillent ? 

Femme entends-tu l’appel de ton âme à te libérer de tes chaines et à marcher libre sur ton chemin ? 

Femme, entends-tu l’appel de ton ventre à vivre pleinement ta sexualité et à laisser cette fleur s’épanouir, enfin ? 

Femme entends-tu les hommes, tes fils, tes frères, tes pères, tes compagnons réclamer désespérément la paix et la réconciliation ? 

Femme entends-tu ton corps et son besoin de renaître, de vibrer et d’aimer sans condition ? 

Femme qui entend, que décides-tu ? 

Femme qui entend, que réponds-tu ?  

Femme qui entend, que fais-tu ? 

“La force de la meute est dans le loup. La force du loup est dans la meute” 

Rudyard Kipling 

Marcher sur le chemin de la reconnexion avec sa fémini c’est comme partir en voyage en sac à dos. Il y a des allers avec de l’aventure, de l’inattendu, des découvertes, des rencontres, des émotions dont l’intensité vous renverse et vous marque à jamais, des moments d’exaltation extrême et aussi des moments de grands vides. Puis il y a des retours avec la prise de recul et de conscience que rien n’est plus comme avant et qu’est venu le temps des changements.  L’intégration de ce qui vient d’être vécu, de ce qui nous remplit dorénavant se fait pas après pas, parfois subtilement, parfois brutalement. On revient toujours différent d’un voyage en sac à dos. 

Marcher sur le chemin de la reconnexion avec sfémini c’est partir à la découverte de Soi, de ses profondeurs et de ce qui s’y loge, de son histoire et celle de ses lignées pour mieux comprendre d’où l’on vient et vers où nous allons, désormais.  

Marcher sur le chemin de la reconnexion avec sa fémini, c’est partir à la conquête de sa liberté en affrontant son plus grand géôlier… Soi-même ! 

Ce parcours, débuté il y a 20 ans, m’a fait prendre conscience de la notion de vivre en captivité. Je parle ici d’une captivité mentale et cellulaire. Je parle ici de mémoires, de paradigmes, de dogmes qui ont induits pour la plupart des femmes, depuis des générations, de mener une vie cltrée, coupée de leurs instincts, de leurs droits à disposer de leurs corps, de leurs savoirs, de leurs vies, désirs et envies…. Mon parcours des dernières années m’a fait expérimenter et revivre toutes ces charges accumulées, toutes ces restrictions, privations et peurs d’oser à nouveau revendiquer la souveraineté de mon existence, pour mieux m’en libérer. 

Qu’arriverait-il si j’étais complètement libérée de la domination de mon mental ? Qu’arriveraitil si je suivais les désirs de mon cœur et les appels de mon âme ? Resteraisje dans cette vie ? Avec ces personnes ? Dans cet univers que je me suis construit, avec ces repères qui m’ont défini ? 

Femmes, nous portons en nous, depuis des millénaires, des mémoires d’abandons, de violences, des morts, de restrictions, d’abus, de hontes, de culpabilité, de rejet, de séparations… qui conditionnent nos rapports à nous-même et aux autres. Tant que ces charges restent cachées, inconscientes, elles agissent “contre” nous en tentant désespérément de se faire remarquer afin que nous les libérions. Si nous voulons que les choses changent, une génération doit bien s’occuper de faire le grand ménage nécessaire et de restaurer des bases saines afin de créer des modifications profondes et durables dans nos sociétés. 

“Il faut accepter de planter pour que d’autres récoltent ailleurs et plus tard” Bernard Verber 

 J’ai toujours senti que je portais ce rôle, dans ma lignée. Le rôle de libérer et de changer le cours des choses, de modifier la trajectoire des Femmes et aussi des Hommes de ma famille. 

Ce qui m’a amené à faire ce que je fais aujourd’hui est le résultat d’un appel de très loin auquel j’ai répondu présente. J’ai d’abord exprimé ma révolte, ma colère et ma rancoeur en retournant toutes ces énergies contre moi tout en cherchant des réponses à l’extérieur. Les épreuves successives et la maternité m’ont ouvert à plus de douceur et de compréhension et m’ont amené à regarder et agir à l’intérieur de moi. J’ai entamé ce parcours de reconquête, sans vraiment réaliser l’ampleur de ce que j’avais à reconquérir, en mettant de l’amour, beaucoup d’amour et de compassion dans ce que je traversais. J’ai accepté de me regarder sans filtre, et surtout sans jugement, poussée par cette seule volonté de changer et de donner à mes enfants un autre exemple sur lequel s’appuyer pour grandir. 

Cela s’est imposé à moi comme une évidence. J’ai suivi ce fil d’Ariane et j’ai détissé, pas après pas, la toile de mon histoire en laissant émerger ce qui était retenu à l’intérieur, en positif comme en négatif. L’ombre a fait place à la lumière. Seulement, quand l’ombre se révèle, elle apparaît devant nos yeux, à travers notre propre réalité et il faut bien en faire quelque chose. Elle ne disparaît pas comme par magie. Il faut restaurer et rétablir les dettes et les distorsions que nous avons créés, consciemment ou inconsciemment. C’est le jeu ! 

Tout ce qui était profondément engrammé en moi a refait surface afin que je prenne la pleine mesure de l’enfermement dans lequel j’ai été depuis… toujours. 

En ouvrant toujours plus ma féminité, mon utérus, mon vagin, ma vulve, j’ai senti un vent de liberté comme jamais je n’en n’avais ressenti auparavant. J’ai restauré la sensibilité de mon corps, de cette sphère cachée, j’ai ré-apprivoisé cette entitéqui m’avait échappé en se coupant de tout, pour survivre et m’accompagner malgré tout dans cette aventure terrestre. J’ai fait de mon corps mon partenaire bien aimé, mon compagnon de route sans qui cette expérience humaine ne peut se faire. J’ai repris possession des territoires que j’avais laissé à l’abandon afin d’assumer la pleine responsabilité de cette vie que j’ai choisi et du chemin d’évolution qui en découle. 

Si je l’ai fait, chacune le peut aussi ! 

Nous ne pouvons pas changer les choses du passé. Nous n’aurions pas pu choisir autrement. Nous avons choisi avec la compréhension et l’ouverture dont nous disposions au moment de faire ces choix. Nous ne pouvons agir sur les autres et sur la manière dont, secrètement, chacun a décidé d’expérimenter son incarnation pour évoluer. En revanche, nous pouvons choisir de nous aimer autrement, de nous regarder et de nous vivre différemment, maintenant avec tout ce que nous avons appris et continuons d’apprendre, tout ce que nous avons compris et continuons de comprendre. 

 L’amour est un moteur, une carburant puissant. Peutêtre un jour, arriveronsnous à faire fonctionner des cités avec cette énergie renouvelable ?  

L’amour est-ce pourquoi nous sommes là, ce pour quoi nous nous levons, ce pourquoi nous avons accepté de vivre certaines épreuves parfois douloureuses. Car une transformation faite avec amour est une alchimie et l’alchimie est un procédé magique et sacré. 

Aimer c’est être capable de s’abandonner à ce qui est, à une force qui n’a pas de limites, pas de frontières et qui transmute tout sur son passage.  

Aimer c’est être vulnérable. C’est se montrer, dans toute son intimité, sa fragilité, la beauté de son état brut, sans maquillage et c’est aussi regarder et accueillir l’autre, comme ça. 

Aimer c’est donner et recevoir 

Cette féminité nous invite à être en paix avec son passé, avec ses origines, avec son histoire et l’histoire de l’humanité en général. Elle a exploré et accepté ses zones d’ombres et les a intégré en lui en permettant de les transformer en forces et en enseignements. 

Cette féminité accepte la mort, le chaos, la déconstruction, le “laisser partir” comme faisant partie de la vie. Elle l’a vécu et la vit chaque mois lors des menstruations, lorsqu’il n’y a pas eu de conception “physique”. Elle ne la craint pas puisqu’elle incarne cette énergie aussi.  

La féminité accueille la vie qui coule dans chaque atome, chaque électron de son être. L’énergie de vie, l’énergie maternelle, l’énergie grâce à qui tout se crée. Elle définit la polarité féminine et ce qu’elle crée comme univers tant intérieur qu’extérieur. Une énergie dévorante qui prend forme dans l’utérus et qui nous emplit, nourrissant chaque cellule de nos corps. Nos âmes vibrent et hurlent de joie d’avoir été entendu et reconnu… Le simple fait de lui ouvrir les portes nous hydrate en profondeur. C’est la source de notre créativité, de notre capacité à donner vie. C’est la source qui nous abreuve jusqu’à satiété et qui nous permet d’avancer et d’être au service de la vie en nous et autour de nous. 

La féminité excelle dans la vie, dans la couleur, dans le mélange des cultures et des saveurs… Elle s’émerveille des petites choses, elle vibre sous la caresse du soleil, le chant d’un oiseau, l’odeur du gâteau qui cuit dans le four. Elle savoure un doux baiser et le fait d’être ensemble, en paix. Elle est celle qui tombe amoureuse en un sourire, écoute et laisse parler ses désirs et exprime toutes ses beautés à travers son corps. 

Je choisi la vie, je choisis la liberté, je choisis le frisson et la vibration du souffle divin dans toutes les parties de mon être. Je choisis d’aimer, à risquer d’en être dévorée et de toucher l’éternité par la transcendance de mon existence, en osant aimer.  

Tout est un choix. Et tout choix mène quelque part.  

Je choisis de dévorer la vie... 

Et toi, qu’as-tu choisis ?