Libre arbitre, mon précieux !
« Toute limite imposée n’inspire-t-elle pas le désir d’aller au delà ? Les souffrances les plus vives ne viennent-elles pas du libre arbitre contrarié ? »
Honoré de Balzac – La Comédie humaine, 1842-1852
Nous sommes venu-e-s ici sur Terre pour expérimenter le libre arbitre. Nous nous sommes incarné-e-s pour apprendre à vivre en ayant la liberté totale de choisir, de faire ou ne pas faire, de penser, d’agir ou de ne pas agir avec une notion d’absence de contrainte. Nous sommes libres juges de nos vies, de nos choix, de ce que nous croyons, de ce que nous cautionnons et alimentons par nos prises de positions et par nos silences aussi ! Cela implique que quel que soit notre attitude, nous sommes pleinement responsables de nos choix et de ce que nous autorisons à entrer dans nos vies.
Lorsque nous prenons de la hauteur, cela implique que nul-le ne peut nous imposer quelque chose sans que consciemment ou inconsciemment nous lui ayons donné l’autorisation de le faire. Et c’est là que réside notre pouvoir et aussi notre capacité à le reprendre.
« Si tu veux être une esclave jusqu’à la fin de tes jours, continue à demander aux autres de s’impliquer à ta place. Certains accèderont à ta demande, c’est sûr, mais tu découvriras vite que cela te coûte ta liberté, ton libre arbitre et ta vie, en fin de compte. Ils agiront pour toi, mais tu leur seras liée à jamais, cédant ton identité et ton autonomie pour moins qu’une bouchée de pain. Alors, et seulement alors, tu ne seras rien en ce monde, et ce parce que tu l’auras voulu !
P.230 – les piliers de lacreation(the pillars of creation, 2001) – Terry Goodkind
Lorsque nous laissons à l’abandon des endroits de nous-même, des territoires, des capacités, des droits nous laissons la porte ouverte à d’autres d’en prendre possession, d’en réclamer la propriété, de jouir d’un pouvoir usurpé mais consentis.
Comme la vie est bien faite et cherche toujours l’équilibre, elle va faire en sorte que tout soit harmonieux et complémentaire, même dans la toxicité. La victime aura son bourreau, le martyre aura son sauveur, la proie aura son prédateur… Après tout nous vivons sur une planète où la dualité constitue la réalité que nous vivons.
Lorsque nous laissons quelqu’un-e ou une situation nous malmener, nous maltraiter, cela vient parler d’une partie de nous si désertée que l’expérience extérieure attire quelqu’un-e ou quelque chose pour le révéler.
De ce fait, nul-le ne peut blâmer qui que ce soit d’avoir accepté telle ou telle situation. Le libre arbitre implique la pleine responsabilité de nos choix, même lorsque nous avons l’impression de ne pas en avoir.
“ Choisir c’est renoncer” André Gide.
Le renoncement à des habitudes, des croyances sur Soi et le monde, une identité à travers laquelle nous avons tous nos repères peut être une démarche délicate.
L’absence de repères est inconfortable, angoissante pour la majorité des êtres humains et pourtant, le changement ne peut se faire que lorsque nous acceptons de les perdre pour permettre l’émergence de nouveaux basés sur ce qui résonne juste avec la version de nous même qui a subi des mises à jour.
Il serait tellement plus simple d’avoir un “pouvoir extérieur” bon et moral, qui nous imposerait des lois et lignes de conduites que nous suivrions sans avoir à les discuter… cela ferait de nous des êtres dociles et domesticables, élevés à reproduire sans réfléchir ce modèle de vie. Des êtres vivant avec leur tête en auto-pilotes en somme. Cependant, cela nous ôterait l’expérience d’être traversé-e par la conscience et de descendre un peu plus dans ce corps de chair séparé de l’extérieur, autonome et souverain sur ses terres.
La vie s’arrange bien pour nous servir sur un plateau toutes les situations qui nous rappellent à quel point nous avons oublié nos origines et les droits de naissance qui vont avec.
Je reste convaincue que notre seule possession sur terre est ce corps qui nous est gracieusement prêté le temps de notre apprentissage et que nous redonnons en quittant ce monde.
Et si notre but ici-bas n’était finalement que de concrétiser à travers le monde matériel notre conscience divine ? Et si chaque individu représentait à lui seul l’infiniment grand de l’univers et l’infiniment petit de l’atome ? Et si chaque être était une cellule de cette Terre au même titre qu’une cellule dont notre corps est constitué ? Et si chacun avait sa place, sa fonction, son rôle donc sa responsabilité de maintenir l’homéostasie de ce grand organisme, notre hôte, la Terre ?
De telles croyances nous feraient passer de spectateur à acteur, de suiveur à leader, de compétiteur à collaborateur.
Nombreux-ses sont celles et ceux, et j’en fais partie, qui ont vécu des transformations intérieures si puissantes que leur monde extérieur à progressivement changé pour refléter leur nouvel état de conscience.
Il est donc normal que nous entendions ici et là des personnes parler de loi d’attraction, d’unité entre le dedans et le dehors, de pouvoir créateur de l’être humain. Nous sommes des créateurs en puissance et nous donnons vie à ce qui vit en nous, consciemment et inconsciemment. Ce que nous voyons à l’extérieur n’est que le reflet de ce que nous pensons à l’intérieur.
Le libre arbitre intervient à l’endroit où quoi que nous pensions, cela devient une vérité et que nous sommes libres de penser ce que nous voulons. Si nous nous laissons abuser par une pensée de masse, c’est que nous ne croyons pas en notre capacité à penser par nous-même et à avoir un impact sur le monde qui nous entoure. Si nous nous désolidarisons de la croyance collective en prenant confiance en notre discernement et notre capacité à juger ce qui fait sens ou pas pour nous, alors nous activons notre droit d’être souverain-e sur nos terres, à savoir notre corps et ce que nous créons avec lui.
Ceci étant dit, quelle nouvelle lecture de notre réalité pouvons faire à présent ?
Que viennent nous dire nos expériences et nos perceptions du monde extérieur ?
Quel usage faisons-nous de ce libre arbitre et sommes-nous satisfait-e-s de la manière dont nous l’employons ?
A la fin, nul-le ne sera jugé-e sur ce qu’il-elle a ou non créé. Cependant, nous avons été doté-e-s d’une conscience qui enregistre tout et qui sait se manifester en temps voulu. Pour certains, ce sera à travers le corps et ses troubles. Pour d’autres ce sera à travers des relations et leurs dysfonctionnements. Pour d’autres encore, se sera à travers de multiples épreuves qui mettent parfois à terre.
En définitive, que nous soyons passif-ve ou actif-ve, nous sommes les actrices et acteurs des films qui se déroulent devant nos yeux et si le spectacle ne nous plait pas alors il ne tient qu’à nous d’en changer mise en scène et scénario !
Karine